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Hommage à Gilbert Caturla


            Gilbert est né en 1923 à Fort de l’Eau et il nous quitte, nous les aquafortains, en ce mois de février 2005.


            De l’USFE au BCI de l’Isle-sur-la-Sorgue, son nom est toujours lié à celui de notre  village bien aimé, à ses sportifs, des générations de sportifs.


            Grâce à son dévouement, cela fait de nombreuses années que nous avions la joie de nous retrouver sans soucis à la  Salle des Fêtes de l’Isle-sur-la-Sorgue.

            

            Toute sa vie fait écho à la nôtre. Ses souvenirs à nos souvenirs. Sa nostalgie à la nôtre.


            Son histoire est celle de l’Algérie Française, des aquafortains.


            Du Fort, de la place de la mairie, de ses bals, de la rue de France, avenue de nos bonheurs, de l’insouciance. Du soleil de l’Algérie, du bleu de notre Méditerranée, du soleil brûlant, du sirocco, de l’amitié… De l’exode dramatique. De la douleur d’abandonner la terre de nos aïeux.


            Des disparus en Algérie avec l’enlèvement de Justine, sa femme: les chiens-loups requis en renfort après de longues et vaines recherches, perdirent sa trace devant la poste de Fort de l’Eau.   A partir de là, l’imagination et l’angoisse s’emballent.  Justine, enlevée en plein jour, dans l’indifférence de la France, de la Croix Rouge, comme des milliers d’autres français. Jamais retrouvés. Jamais reconnus.


            Quelques valises, deux enfants …. Du chagrin mais aussi une bonne dose de courage pour partir et reconstruire tout de même une nouvelle vie en France.


            C’est Françoise, rencontrée en 1969 à l’Isle-sur-la Sorgue qui lui redonnera le goût à la vie. Qui l’accompagnera jusqu’au bout avec la même tendresse, tranquille et fidèle.            Avec un amour et un dévouement sans failles


            Notre tendresse, notre amitié et notre peine vont elles aussi l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Vers ce  royaume de l’invisible où l’attendent nos parents et nos amis défunts.


            «Un vieux pied-noir qui meurt …. C’est une page du livre de notre histoire qui se déchire!»


            Nous saurons faire en sorte que le livre de nos souvenirs, de notre histoire ne se referme pas. Nous continuerons avec amitié et ténacité l’œuvre de mémoire entreprise.

            

            Merci Gilbert et au revoir.


Gisèle Ambrosino

GILBERT CATURLA

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