Page 1
Page 1

D’après le Père Serge DUVOLLET



            Timidement quelques commerces et quelques petites industries s'étaient implantés dans Fort de l'Eau dont la population croissait rapidement, lorsque vers 1890 sa destinée s'infléchit. Le directeur des Annales Africaines frappé par la beauté de la place et par la fraîcheur de la brise marine qui, grâce à l'exposition favorable du centre, souffle avec plus de force qu'à Alger et procure une température agréable pendant les heures chaudes de la journée, émit l'idée d'une station estivale. Trois personnes tentèrent de réaliser ce projet, MM. Triay, Henriot et Buisson.


            " C'est alors qu'un entrepreneur de travaux publics, M. Guerrouard (il deviendra Maire de 1901 à 1907), se penchant sur la question, reprit les premiers plans proposés. Après de multiples discussions avec le Conseil Municipal, un accord se fit et, en 1891, les premiers travaux commençaient. Un casino, une quarantaine de villas furent construits, le lotissement aménagé et une route ouverte en bordure de mer. A cette époque le conseil municipal réclama un Bureau de Poste à Fort de l'Eau, précisant que sa population avait presque doublé en dix ans, le centre augmentant de vingt-cinq maisons en trois ans et que la création de la station balnéaire avait déjà attiré plus de 300 familles, alors que la localité ne disposait que de peu de logements."


"Un projet de construction d'un chantier naval reçut un début de réalisation : quatre hangars furent élevés avant l'abandon de la tentative et ces locaux servirent d'ateliers et de garages à la Société des Transports Tropicaux."


            "Bien que déjà enrichie de plus de 400 ha de maraîchages, la petite cité balnéaire prit rapidement tournure, et déjà, en 1900, on pouvait découvrir le boulevard du front de mer qui longeait la place, bordé de jolies et pimpantes villas. En 1908, Fort de l'Eau fut reconnue officiellement comme station estivale et, en 1920, la municipalité envisagea de la transformer en station climatique d'été et d'hiver, projet qui ne put aboutir complètement."


            "La seconde guerre mondiale devait porter un coup d'arrêt à l'ascension de Fort de l'Eau : son casino fût réquisitionné et ses plages abandonnées. Mais le coquet village acquit un regain d'activité, créant de nouvelles plages dans son prolongement maritime, celles du Lido, de Verte-Rive et des Dunes, rapidement bordées de belles villas"

  

La création du

Casino et de la Station

L'intérieur du Casino

Dans une brochure publicitaire du Syndicat d’intiative de Fort-de-l’eau, datant de 1922, on peut voir les photos ci-dessus et lire les lignes suivantes:


Le casino = luxueux casino auquel est annexé un vaste et moderne hôtel récemment construit, s’étendant le long du Bd Front de mer.


            Le casino comporte une salle de spectacles fraîche et agréable, des salons de danse, de jeux, de billards; un magnifique hall de 15 mètres de hauteur orné de nombreuses statues. Une brasserie et un bar américain complètent cette installation où tout concourt aux plaisirs des estiveurs (sic).


            Du 15 mai ou 15 octobre, de nombreux festivals rehaussent l’éclat de la saison... Un grand parc de onze mille mètres carrés sépar le Casino du Grand Hôtel. D’un côté une pergola à l’italienne en fer forgé de 80 mètres de long, amplement ouverte aux saines brises du large  d’où l’on peut admirer, tout en jouissant d’une ombre reposante, un des plus beaux panoramas du monde: la baie d’Alger, merveilleux écrin d’émeraude sertissant la Blanche ville dont les maisons et les villas éblouissantes escaladent les vertes collines de Mustapha (sic !!!)....


            Savez-vous pourquoi les Aquafortains avaient une santé de fer ? C’est que les conditions climatiques étaient telles qu’elles étaient recommandées aux convalescents  et aux grands malades. C’est à Fort de l’eau que l’on pratique idéalement la cure de bon air et de repos. Tous les baigneurs vivent dehors jusqu’à une heure avancée de la nuit. L’air pur et la lumière pénètrent partout, dans les appartements comme dans les villas au grand avantage de l’hygiène et de la santé.  Tous les convalescents, les débilités, les anémiques, les fiévreux malariques principalement, bénéficieront d’une villégiature à Fort de l’eau, grâce à la vie au grand air, à la puissance d’insolation, aux bains de mer, aux bains de sable chaud.


            Toutes les maladies des voies respiratoires relèvent d’un séjour à Fort de l’eau. Le rhumatisme sera amélioré par le climat et les bains de sable, le paludisme sera efficacement combattu par les changements d’air. Etc...

Comment aller d'ALGER à FORT DE L'EAU (et retour !)



Service spécial du GRAND HOTEL et du CASINO de Fort de l’eau par autocars de “luxe” Louis  CLEREL et Cie.


Prix du billet 4 francs


départ = Bar Gaulois, 10, rue de la Liberté. Les autocars passent ensuite à l’Hôtel de l’Oasis et à la Brasserie Bab-Azoun. Horaire = 11h, 18h et 21h, un départ supplémentaire le samedi à 14h30. Les dimanches = départ toutes les heures à partir de 9h.

Retour = 8h, 16h et 24h. Départ du parc du Grand Hôtel de Fort de l’eau, téléphone = 0.21

Il y avait en plus:


C.F.R.A. = trois départs d’Alger de la rue Waïsse à 6h29, 13h29 et 17h49 !!! Durée du trajet = 1 heure.

Autobus ordinaires = 4 départs depuis la rue Waïsse. Durée = 45 minutes.

Omnibus à chevaux: depuis le terminus du tramway à Maison-Carrée jusqu’à Fort de l’eau, trois départs par jour.

analyse trafic web